C'est si joliment dit que ça se passe de tout commentaire :
"La comptine est volontiers automatique, elle puise ses mots dans une boîte magique, les enferme dans un godet, les secoue et les jette sur le tapis. Il en sort une souris verte, une poule sur un mur, un roi des papillons, des petits lapins, des petits oiseaux, un chat blanc, un perroquet, un loup, une vache... Tout ce bestiaire s'agite de la façon la plus bizarre. C'est un zoo en folie, un jardin des Plantes délirant. La vache n'a pas de pattes, le petit cochon est pendu au plafond, la grenouille file sa quenouille, l'écureuil mourra dimanche, une souris devient escargot, une autre fait de la dentelle ou du lait caillé, les araignées chantent le dimanche... Dans ce dévergondage entre comme une joyeuse ivresse.. à ce niveau l'absurde, n'est certes pas tragique ! Il s'intègre au mystère. Il défie le bon sens comme pour se concilier les dieux, il devient mot de passe, prophétie. Les rimes sont les griffes, les maillons d'un collier dont les mots sont les perles, dont la forme légère et clinquante, plus ou moins de pacotille, plus ou moins étincelante, tire son prestige de la ronde qu'elle provoque, anime et disperse". Source de la citation : baladeenpaysbriard.over-blog.com/article-2537753.html
L'auteur, c'est André Bay, qui publia en 1961, Trésor des comptines. Il était auteur, traducteur mais aussi un grand éditeur puisque c'est lui qui est à l'origine de la collection Cosmopolite chez Stock.
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